Le principe des trois piliers

Le système de prévoyance suisse se fonde sur le principe dit des trois piliers, qui est ancré dans la Constitution fédérale depuis 1972. Le premier pilier est celui de la prévoyance publique, le deuxième celui de la prévoyance professionnelle et le troisième celui de la prévoyance privée. Les trois piliers se complètent mutuellement. Ensemble, ils assurent une protection financière stable à la retraite et couvrent les risques suivants: vieillesse, survivants et invalidité.

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Le premier pilier, c’est le système public de prévoyance vieillesse, l’AVS, qui vise à couvrir les besoins financiers vitaux à la retraite. Il constitue aussi une assurance invalidité et une assurance survivants en cas de décès. Il est financé par répartition: les cotisations versées sont directement affectées au financement des prestations de vieillesse, de sorte qu’elles ne permettent guère de dégager des rendements issus de placements.

Les employé-e-s et les employeurs sont tenus de cotiser au deuxième pilier. L’objectif de cette prévoyance professionnelle est de permettre aux assuré-e-s de conserver le même train de vie à la retraite. En vertu de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP) de 1985, le financement s’effectue par capitalisation. En d’autres termes, tou-te-s les assuré-e-s constituent des stocks de capital pendant leur vie active afin de pouvoir atteindre leurs objectifs de prévoyance à la retraite. À partir de l’âge de 25 ans et dès lors que son revenu annuel tiré d’une activité lucrative atteint ou dépasse CHF 21 330.–, tout-e employé-e doit donc cotiser à une caisse de pension et son employeur doit abonder les versements à parité. Ces montants constituent les avoirs de vieillesse, que les caisses de pension investissent sur les marchés des capitaux afin de générer des revenus supplémentaires pour les employé-e-s et d’influer ainsi positivement sur le niveau des retraites.

À l’heure actuelle, les caisses de pension suisses gèrent une fortune totale d’environ CHF 1080 milliards, qu’elles sont tenues d’investir dans l’intérêt des bénéficiaires conformément aux prescriptions de placement de l’OPP2 révisées pour la dernière fois en 2015. Comme le montre le graphique ci-dessous, les revenus des placements contribuent de manière substantielle aux rentes du deuxième pilier versées par la suite – environ 40 % sur les dix dernières années, soit une part à peu près équivalente à celle des cotisations des employeurs. Aussi parle-t-on volontiers, à propos des revenus des placements, de «troisième cotisant» au deuxième pilier.


Le troisième pilier correspond à la prévoyance individuelle facultative et vise à favoriser l’épargne et l’assurance de prévoyance complémentaires. Si le pilier 3a prévoit des incitations à l’épargne par le biais d’allègements fiscaux, les mesures d’épargne et d’assurance du pilier 3b ne sont assor-ties d’aucun privilège fiscal particulier.